jeudi 10 janvier 2008

Los Invasores, Isla Mujeres












Ce ramassis de cabanes construites avec les moyens du bord, face à la mer, m’a longtemps intriguée, mais jamais je n’avais osé m’y arrêter.

J’en connaissais un peu l’histoire par les journaux locaux, qui en parlaient sporadiquement.

L’autre semaine, Delfino, qui va y faire son tour régulièrement et soigne les animaux de son mieux, y a emmené ma fille, qui profitait de son séjour pour lui donner un coup de main. Elle y a pris quelques photos et m’a conté y avoir vu des choses très tristes.

Le lendemain, j’en parlais avec une de mes amies qui a été assez gentille que pour me donner des détails, en plus de m’y emmener.

Alors, voilà l’histoire :

Cette colonia existe depuis environ un an et demi et est connue sous le nom de « Los Invasores » (les envahisseurs), même si ses habitants l’ont mise sous la protection de la Vierge de la Guadalupe, parce qu’en fait, elle s’est construite illégalement sur un terrain qui appartiendrait à des investisseurs étrangers – je n’ai pu me faire confirmer le fait.

Elle est « gérée » par un homme surnommé El Mucaro, qui tente d’obtenir la légalisation des terrains. Pour avoir le droit de vivre aux « Invasores », une famille doit lui verser 1000 pesos (environ 100.00$ canadiens). Ensuite, il y a un frais de 50 pesos par semaine pour le ramassage des ordures ; de plus toutes les familles se doivent de participer aux frais d’avocats et de déplacement d’El Mucaro lorsque celui-ci s’en va à Chetumal défendre les droits des habitants du lieu.

Comment vit-on aux « invasores » ?

Disons que côté hygiène, c’est pour le moins assez désastreux : pas d’eau courante ni d’électricité. La colonia compte quelques puits, certaines des cabanes ont des génératrices, la télévision, et un confort relatif, comme un plancher. D’autres par contre … sol de terre battue, et je vous passe le reste. Et je vous laisse deviner pour les toilettes…

Il faut ajouter que personne n’a envie d’investir beaucoup d’argent sur ces cabanes, car si les terrains ne sont pas légalisés, tout le monde devra s’en aller…

Humains et animaux cohabitent avec bon nombre de parasites et de maladies - certains chiens sont très malades, mais leurs propriétaires ne veulent pas les faire endormir. Et pourtant, ils sont porteurs de microbes qui peuvent affecter les enfants qui vivent près d’eux …

Delfino a rencontré là-bas de possibles cas de leptospirose, maladie du ver du cœur, tiques, puces et autres. Sans compter les cas de fièvre dengue et aussi de malnutrition.

Une petite épicerie a fait son apparition depuis quelque temps, ce qui évite aux habitants de devoir se rendre à Centro pour faire leurs achats. Tout au moins ceux qui vivent là en permanence.

Mais qui donc va aller vivre dans des conditions pareilles, et pourquoi ?

Depuis quelques années, en fait depuis l’apparition d’internet, l’île est de plus en plus connue et de ce fait, y débarquent de nombreux visiteurs venus de partout, attirés par la mer, les paysages, la tranquillité de ces quelques kilomètres carrés situés à 11kms de la côte...

L’économie locale, autrefois basée sur la pêche, est désormais de plus en plus dépendante de cette industrie nommée tourisme laquelle, comme toute activité humaine, a ses bons et ses mauvais côtés. On pourrait en discuter longuement, mais là n’est pas le but de ce billet.

En peu de temps, on a vu apparaître de nouveaux hôtels, des immeubles de condominiums situés directement sur la plage (avec pour conséquence que ladite plage a quasiment disparu, merci les changements de courants et de direction des vents), et aussi des maisons privées luxueuses, situées pas loin des très modestes demeures des habitants de l’île…

Lesquels commencent à s’inquiéter de la montée parfois vertigineuse du prix des terrains et des maisons. Certes, ils peuvent maintenant tirer un bon prix de leurs maisons, mais ensuite où aller ? Et quand les enfants vont grandir, où les installer ? … d’où l’apparition de ce développement sauvage, résultat d’un mélange d’inquiétude et de cupidité.

Toutes sortes de gens sont venus occuper un bout de terrain aux « Invasores » : certains possèdent déjà une ou des maisons, mais veulent plus de terrains pour pouvoir y installer leurs enfants devenus adultes - ou pour les vendre cher aux étrangers, principalement états-uniens, qui veulent se construire une maison face à la mer. Ils viennent passer tout ou partie de la journée dans la colonia, avant de regagner leur « vraie » maison pour la nuit. Le tout est d’assurer une présence pour obtenir plus tard le terrain légalisé.

D’autres y demeurent parce qu’ils n’ont plus rien ou pas grand-chose, et que ça ne coûte pas cher de vivre aux « Invasores » … Ceux-là y vivent tout le temps, dans des cabanes au sol de terre battue, sans le moindre confort.

Le gouvernement local laisse faire. Pourquoi ? Bonne question.

S’il s’agit d’une occupation illégale, il faut expulser les envahisseurs. Mais il paraîtrait que les propriétaires du terrain ne seraient pas prêts à assumer les coûts . Cette information est non vérifiée.

Si par contre l’occupation des lieux est légale, pourquoi ne pas le reconnaître et amener jusque là eau, électricité et drainage afin d’améliorer les conditions de vie des habitants de la colonia ?

Reste qu’en ce moment, environ 300 familles vivent dans des conditions pour le moins douteuses, à quelques centaines de mètres de maisons « de rêve ». Tout un contraste !

En direct des îles






















Les commentaires de Delfino:

Independientemente de los cliches por justificar un acto, como científico, me baso en los hechos..., y los hechos están ahí..., fam ilias que necesitan un terreno para vivir, "invaden" terrenos para pedir que se les den un lugar donde vivir. Pero, y ahí estan otros hechos más, hacer que vivan un numero de familias en condiciones de bidonville, favela o ciudad perdida que tienen condiciones de vida dificiles, no justifica el fin que es tener un lugar donde vivir. Yo no creo tampoco que estas familias esten identificadas con el EZLN porque todas ellas o están con los partidos "oficiales" (PRI, PAN O PRD) que viven de nuestros impuestos o los apoyan.



En resumen:la pregunta que se hace en el texto frances es directa y objetiva..... ¿ por que y para que vivir en condiciones muy malas?... dos años (o casi) 300 familias aproximadamente vivien acentados en un espacio que no les corresponde o si les corresponden en ninguno de los casos el poder público no les resuelve (o tal vez no quiere)el problema, el hecho es que sin agua, sin electricidad, sin drenaje ninguna familia puede vivir asi. Yo he constatado personalmente como los habitantes de esta zona presentan problemas de salud que afectan la piel, los ojos.....y comprueba la cantidad de casos de parasitosis intestinales en niños y adultos, casos que se presentan de la misma manera en los animales por logica médica, pues todos comparten el mismo espacio y las mismas condiciones insalubres.... es triste en fin que todas las familias deban pagar además para vivir en esta miseria, para poder tener un lugar donde vivir o donde puedan vivir sus hijos. La economia ha cambiado de la pesca por el turismo, y esto no puede justificar ningún daño que se le hace a las costas de la isla para construcciones ni tampoco la cantidad de cemento y asfalto que aparecen. El desarrollo no se mide en esto, se mide en el grado de educación y de salud, segun la organización mundial de la salud. ¿entonces?..... Por lo pronto, el trabajo de medicina que se hace dentro de esta colonia, de mi parte, es alivar un poco estas pesimas condiciones con un simple consejo de salud, tanto para los habitantes como para los animales, con un dolor de corazón impotente de no podr hacer más.
dr. delfino guevara




































Ces trois photos sont une courtoisie d'Émilie Dubuisson - les autres photos de ce billet sont signées En direct des îles.
























l'épicerie des "invasores"








un des quelques puits que j'ai pu voir...











2 commentaires:

Une femme libre a dit…

Je vous avouerai que devant la misère, c'est d'abord de la santé des gens et de leurs conditions de vie que je me préoccupe, bien avant celle des animaux. Je remarque d'ailleurs que le docteur Delfino se préoccupe aussi d'abord des gens dans son billet. Dans des conditions d'insalubrité, les animaux propagent les maladies. Bien triste ce développement sauvage dont vous nous parlez, En direct des îles. Et quelle impuissance quand on n'est même pas dans son pays, qu'on ne peut pas faire appel aux autorités car on est un étranger, une étrangère. Le docteur Delfino a plus de pouvoir que vous à ce titre. Il peut voter, possiblement faire bouger les choses. Je comprends que vous et votre fille soyez là pour l'aider. Beau travail!

Buen trabajo, doctor Delfino. Que le vaya bien!

Petits minous et gatitos a dit…

@A une femme libre: vous a vez raison, mais, un grand MAIS.., toujours c'est la meme histoire..... "nous les humains d'abord"...n'empeche que les premiers qui souffrent dans les conflits armes, politiques, economiques...sont d'abord les enfants....donc nous somme responsables de cette misere .... rappelons-nous que la misere animale c'est toujours le reflexe de la misere humaine.... par logique nous sommes obliges de faire le necessaire pour eviter les deux miseres... nous sommes l'espece la plus evoluee..., donc.
je veux dire que nous ne pouvons pas accepter les conditions ou les enfants de l'espece humaine et les autres especes vivantes souffrent des consequences de la misere tout court.
Dr. Delfino